Activisme communautaire contre la violence familiale et sexiste au Mozambique
Photo : Cornel van Heerden.
Laura* a suffisamment vu les conséquences négatives de la violence dans sa communauté pour s’engager dans la lutte contre la violence familiale et sexiste. La diminution de la violence envers les femmes, les jeunes filles et les enfants ne peut se faire qu’en sensibilisant et en connaissant mieux les causes de cette violence, ses méfaits et les moyens de résoudre les conflits sans violence.
À propos de Laura
Laura, 31 ans, vit et travaille à Nhangau, une petite communauté locale à l'extérieur de Beira au Mozambique. Après le décès de son mari, elle a reçu l'aide du programme de renforcement des familles de SOS Villages d'Enfants pour agrandir son stand sur le marché. L'une de ses plus grandes préoccupations était de gagner suffisamment d'argent pour payer la scolarité de ses enfants. Elle a augmenté ses revenus en préparant et en vendant des repas chauds au marché. Elle gagne désormais suffisamment pour subvenir à ses besoins, à ceux de ses trois enfants, de sa tante et de sa petite sœur.
Un énorme problème
La violence sexiste est un défi majeur au Mozambique, où 37 % des femmes âgées de 18 à 49 ans ont subi des violences physiques ou sexuelles, principalement de la part de leur partenaire, et un pourcentage stupéfiant de 53 % des femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans..
Laura explique que de nombreuses femmes n'osent pas parler des violences qu'elles subissent par peur des représailles de l'homme. Il est donc difficile de briser la spirale de la violence, qui affecte non seulement les femmes mais aussi les enfants de la famille.
L’implication de Laura dans l’autonomisation des femmes et des enfants de sa communauté est un excellent exemple de l’effet secondaire positif du renforcement des familles.
Se battre pour les autres
Laura a décidé de s’engager dans la lutte contre la violence domestique dans sa communauté. Elle a rejoint un groupe local qui travaille dans plusieurs domaines, notamment la violence sexiste et l’éducation, et qui donne des conférences et organise des forums de discussion. Elle est très consciente de l’importance pour les femmes de connaître leurs droits, de savoir qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent obtenir de l’aide.
« Lorsque nous avons commencé ce travail, très peu de femmes osaient parler. Elles étaient menacées de violences supplémentaires si elles en parlaient à quelqu’un, et beaucoup de femmes ne savaient pas qu’elles avaient droit à une protection et à une aide. Aujourd’hui, nous avons moins de cas parce que les femmes osent parler, et les maris et les partenaires savent qu’ils risquent d’être dénoncés. L’étape suivante consiste à changer les attitudes générales, mais cela prend du temps. Le plus important maintenant est que les femmes évitent d’être exposées à la violence », explique Laura.
La sensibilisation accrue au rôle parental et aux conséquences négatives importantes de la violence parentale fait partie du soutien apporté par SOS Villages d'Enfants aux familles. Laura, qui a vu de nombreux parents évoquer la violence dans leur éducation, a commencé à parler des effets positifs de l'évitement des châtiments corporels sur les enfants. Elle donne également des conseils et des astuces sur l'éducation des enfants.
Les femmes et les filles apprennent à connaître leurs droits
Laura a commencé à travailler à la sensibilisation aux compétences parentales et à la violence domestique dans sa communauté locale. Avec d'autres, elle fait une différence dans la vie quotidienne des femmes et des enfants.
« Nous formons les femmes à leurs droits fondamentaux et leur expliquons que la violence domestique n’est pas une chose qu’elles doivent subir. Nous leur expliquons qu’elles peuvent signaler les abus à la police et obtenir de l’aide pour sortir d’une relation violente. Le fait que les hommes sachent désormais qu’ils risquent d’être dénoncés a réduit la violence domestique », déclare Laura.
Les groupes locaux comme celui de Laura jouent un rôle important dans la réduction du nombre d'incidents de violence contre les filles et les femmes. Le groupe de Laura fait un travail important de coordination avec les écoles, les dirigeants locaux, les autorités judiciaires et SOS Villages d'Enfants.