Au Pérou, les jeunes promeuvent la sécurité en ligne avec la campagne Conectadasos
La violence revêt de nombreuses formes, notamment la cyberintimidation, une forme de harcèlement utilisant les technologies numériques. Elle peut se produire sur les réseaux sociaux, les plateformes de messagerie, les plateformes de jeu et les e-mails.
« Il s'agit d'un comportement répété qui cherche à effrayer, à mettre en colère et à humilier les autres », explique Yakelin Caycho, coordinateur national de la protection et de la sauvegarde de l'enfance chez SOS Villages d'Enfants Pérou.
Cela commence souvent en personne, à l’école ou dans le quartier, où l’intimidateur fait preuve de pouvoir devant les autres, même sans raison apparente, en se moquant, en intimidant et en humiliant. Lorsque l’intimidation se propage dans le monde en ligne, les conséquences peuvent être encore plus graves, en partie parce que :
Le nombre de téléspectateurs peut augmenter considérablement et rapidement.
La mentalité grégaire peut conduire d’autres personnes à participer au harcèlement, multipliant ainsi les dommages causés.
La facilité avec laquelle les agresseurs peuvent rester anonymes ou masquer leur identité fait qu’il est difficile de tenir les gens responsables de leurs actes/paroles.
Une fois qu’une information est publiée en ligne, il peut être difficile de la faire supprimer, même si elle cause du tort.
- Les algorithmes en ligne récompensent les interactions virales sans juger si elles perpétuent le mal et le mensonge.
D'après son expérience personnelle, Yakelin affirme que les conséquences du cyberharcèlement sur les victimes peuvent être diverses, allant de l'anxiété et d'une préoccupation exagérée pour certains aspects de l'image de soi à des conséquences liées au sexe. Chez les filles, on observe une tendance aux troubles du sommeil et de l'alimentation, tandis que chez les garçons, on observe une tendance à l'isolement et à la violence.
Campagne Connectadasos
Pour répondre à la nécessité de mieux informer les jeunes sur la sécurité en ligne, SOS Villages d'Enfants Pérou a lancé une campagne intitulée « Conectadasos » (Connectés). Cette campagne vise à donner aux enfants et aux adolescents les moyens d'apprendre à prendre soin d'eux-mêmes et de leurs pairs, en les encourageant à utiliser les plateformes numériques de manière responsable.
La campagne Connectadasos, lancée en 2022, répond à l'augmentation alarmante des cas de cyberintimidation au Pérou. Une enquête nationale menée par SOS Villages d'Enfants Pérou a révélé :
61 % des enfants et des adolescents ont été victimes de cyberintimidation
23 % ont pratiqué des défis viraux dangereux
- 12 % ont subi du grooming et 4 % de sextorsion.
Un élément essentiel de la campagne est d’informer et de sensibiliser les éducateurs, les parents et les tuteurs aux risques de la cyberintimidation et à la manière de les prévenir.
Les jeunes contre la cyberintimidation
Sofia et Miguel sont les personnages principaux de la campagne Connectadasos. Il s'agit d'animations qui partagent des informations sur le cyberharcèlement, mais la campagne inclut également la participation des jeunes.
Teresa*, qui vit dans un village de SOS Villages d'Enfants Pérou depuis l'âge de quatre ans, est aujourd'hui l'une des porte-paroles de la campagne.
Elle souhaite que les enfants et les jeunes soient conscients des dangers et des défis posés par les réseaux sociaux.
Le slogan de la campagne est « Naviguer en toute sécurité est plus amusant ». Selon Cecilia Quintana, directrice de la communication de SOS Villages d'Enfants Pérou, des initiatives comme Conectadasos sont importantes car, en plus de mettre ce problème social à l'ordre du jour des médias, elles contribuent à prévenir ce type de harcèlement en ligne tout en protégeant et en éduquant les enfants et les adolescents, en promouvant des valeurs positives en ligne et en créant une société numérique plus sûre et plus empathique. Elles ont également un impact positif sur la vie des victimes et de la communauté en général.
*Nom changé pour protéger la vie privée.