Après deux ans de déplacement, les familles soudanaises commencent leur voyage de retour

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Photo AFP

 

Deux ans après le début de la guerre civile au Soudan, des millions de familles restent déracinées, vivant dans des conditions difficiles et incertaines. Déplacées de chez elles, elles ont un accès limité à la nourriture, à l'eau potable, aux soins de santé et à l'éducation. Parmi les plus vulnérables figurent les enfants, dont beaucoup ont passé cette période déplacés, privés de sécurité, de stabilité et de scolarité.
 

En réponse à la crise prolongée, SOS Villages d'Enfants Soudan, en étroite collaboration avec le ministère de la Protection sociale de l'État de la Mer Rouge, a récemment facilité le retour volontaire de 510 personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI), dont des enfants, dans leur État d'origine. Alors que les combats se poursuivent dans certaines régions du Soudan, la ville de Wad Madani, dans la province d'Al Jazirah, a été déclarée sûre pour la réinstallation des familles.

 

« Pour beaucoup de ces familles, la vie en déplacement était extrêmement difficile », explique Limia Ahmed, directrice nationale adjointe de SOS Villages d'Enfants Soudan. « Elles vivaient depuis plus d'un an dans des abris surpeuplés ou des camps temporaires, leurs enfants étant constamment en danger et vivant dans l'angoisse de l'avenir. En aidant ces familles à rentrer chez elles en toute sécurité, nous leur redonnons espoir et les aidons à rester ensemble. » En temps de crise, la présence d’un parent est la première et la plus importante ligne de protection d’un enfant.

 

Le long chemin du retour
 

Originaires d'Al Jazirah, ces familles avaient fui les violences au centre du Soudan pour trouver refuge dans la mer Rouge. Située au nord-est du Soudan, le long de la côte de la mer Rouge, cette région est devenue un pôle humanitaire crucial pendant le conflit, accueillant un grand nombre de familles déplacées grâce à sa relative stabilité et à ses infrastructures fonctionnelles.
 

Même là-bas, ils ont dû faire face à des défis extrêmes : mauvaises conditions sanitaires, soins de santé limités, malnutrition et traumatisme d'une incertitude prolongée. Nombre de parents aspiraient ardemment à rentrer chez eux, convaincus que renouer avec leur communauté et leur terre était essentiel pour l'avenir de leurs enfants.

 

« Certains parents étaient en larmes », se souvient Mme Ahmed, présente pour accompagner les familles lors de leur départ. « Ils étaient bouleversés par l'opportunité de rentrer chez eux. Ils partageaient l'espoir que le retour dans leurs communautés permettrait à leurs enfants de retrouver un sentiment de stabilité et de renouer avec leurs racines », dit-elle. « Le voyage de retour a été marqué par la joie et la réflexion, et a marqué un pas vers la guérison après le traumatisme du déplacement. »


Un retour fragile  


Si l'amélioration de la sécurité dans certaines zones d'Al Jazirah a permis à certains de rentrer chez eux, des difficultés subsistent. Le conflit en cours a gravement affaibli les systèmes de protection sociale du Soudan. Les services de santé, les écoles et les moyens de subsistance ont été dévastés, obligeant les familles à reconstruire à partir de zéro.
 

« Le chemin à parcourir pour ces familles est encore long », déclare Mme Ahmed. « De nombreuses régions manquent de services de base et les systèmes nationaux de protection sociale sont gravement perturbés, voire inopérants. Les familles dépendent fortement de l'aide humanitaire et de la solidarité communautaire. »


La plus grande crise de déplacement au monde


Cet effort de rapatriement intervient alors que le Soudan est confronté à la plus grande crise de déplacement au monde aujourd'hui, avec plus de 12 millions de personnes Bien que des réinstallations limitées comme celle d'Al Jazirah offrent de l'espoir, la crise plus large demeure profondément instable.

 

« Certaines régions du Soudan connaissent une relative stabilité, permettant à un petit nombre de familles de rentrer volontairement », explique Mme Ahmed. « Mais pour des millions d'autres, le retour n'est pas encore possible. Nous ne devons pas les oublier. »


SOS Villages d'Enfants appelle la communauté internationale à augmenter d'urgence le financement et le soutien aux efforts humanitaires au Soudan pour répondre aux besoins immédiats et à investir dans le relèvement et la consolidation de la paix à long terme.

 

« Le rapatriement de ces 510 personnes montre ce qu'il est possible d'accomplir lorsque les organisations humanitaires, les gouvernements et les communautés s'unissent », déclare Mme Ahmed. « Mais ce n'est qu'un début. Les enfants du Soudan méritent plus que la survie ; ils méritent un avenir fondé sur la sécurité, l'éducation et l'égalité des chances. »


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