Haïti : Une mère et son fils se rétablissent lentement après le tremblement de terre
Alors que Daniel*, 15 ans, se remet du tremblement de terre, il trouve du réconfort dans les espaces amis des enfants SOS et reconnaît l'amélioration de la santé mentale de sa mère
Daniel* a vécu le tremblement de terre du 14 août 2021, et c'était la première fois qu'un événement majeur avait un tel impact sur sa vie. Il était dans sa chambre ce samedi matin et chaque fois qu'il y pense, il éclate en sanglots.
"Je ne peux pas imaginer si le mur de ma chambre tombait," il dit. "Si je n'étais pas réveillé et bougeais vite, je ne serais plus en vie maintenant et ma mère, que j'adore, ne pourrait pas vivre sans moi. »
Il croit que beaucoup de jeunes qui ont vécu cet événement ont besoin d'un espace sécuritaire, de quelqu'un à qui parler, quelqu'un qui puisse les aider à tout oublier. Il dit que son ami Samuel ne s'en remet pas depuis qu'il a perdu sa mère. Il ne fait plus attention en classe et ne s'intéresse plus à l'école.
"Chaque fois que nous perdons un être cher, notre première intention est de lâcher prise», explique Daniel. "Nous n'avons plus la force de nous battre et nous risquons de perdre la vie si nous n'avons personne pour nous écouter et nous aider à panser cette blessure. »
Selon lui, les espaces amis des enfants SOS sont très importants pour les enfants, les adolescents et les jeunes. Ces espaces, dit-il, aident à guérir une blessure qui, si elle n'était pas traitée, aurait entraîné l'amputation de la partie infectée du corps.
Depuis le tremblement de terre du 14 août, Daniel a appris à vivre loin du confort qu'il connaissait. Il couvre les parties endommagées de sa maison avec une bâche. Avec le soutien de sa mère, il a déblayé les décombres afin d'avoir plus d'espace pour dormir la nuit. Sa maman a récemment rencontré des psychologues du programme SOS Villages d'Enfants en Haïti.
"J'aime quand ma mère va à ces réunions," il admet. "Quand elle rentre chez elle, elle est moins agressive, ouverte au débat, souriante. Cela me permet de comprendre l'intérêt de parler de vos angoisses et de dissiper vos peurs. Je crois que de nombreuses autres familles ont besoin de cet espace de discussion pour se libérer. »
Daniel rêve déjà de son indépendance. Il apprend le carrelage pour gagner assez d'argent pour aider sa mère à reconstruire la maison. Il partage son temps entre les cours du matin et passe ses après-midi à labourer. Au cours des prochaines années, il souhaite avoir une carrière réussie en tant que technicien dans ce domaine.
SOS Villages d'Enfants fournit des espaces adaptés aux enfants et un soutien psychosocial aux enfants et à leurs familles touchés par le tremblement de terre. Ces soutiens en santé mentale, souvent négligés dans les interventions d'urgence, aident les gens à surmonter et à gérer le traumatisme qu'ils ont subi.
*Nom changé pour protéger la vie privée