Ce qui est moins visible

Wednesday, Décembre 8, 2021

C'était une journée ensoleillée typique à Dablo, un village rural du nord-est du Burkina Faso, qui n'abrite pas plus de 20,000 7 personnes. Aisseta et son mari s'occupaient de leurs récoltes tandis que ses enfants surveillaient leur bétail en train de paître. Des centaines d'entre eux. De loin, une forte explosion se fit entendre suivie d'un silence stupéfiant. Un attentat terroriste venait de se produire au marché du petit village laissant derrière lui une traînée de victimes innocentes dont un enfant de XNUMX ans. Par un coup du sort, dans leur évasion, le coupable a croisé la route de la famille d'Aisseta. Son mari a été tué par balle. 

 

"En un jour, on a tout perdu», explique Aisseta. "J'ai vu mourir mon mari, le père de nos enfants, notre maison et nos récoltes consumées par le feu, et notre bétail et nos greniers emportés», dit Aisseta en baissant la tête. Avec l'aide d'amis, Aisseta a pu s'échapper avec ses dix enfants à bord d'un tricycle motorisé et a trouvé refuge dans un site de déplacés à Kaya, comme des milliers d'autres personnes qui ont fui leurs villages dans des circonstances similaires.  

 

Kaya est une ville de province située à mi-chemin entre Dablo et Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Depuis 2016, une crise humanitaire aux multiples facettes a plongé le pays dans une spirale de violence qui a fait des milliers de morts et de nombreux déplacés. 

 

"Survivre est la partie la plus difficile maintenant,» raconte Aisseta, elle admet à quel point les familles arrivent à peine à joindre les deux bouts avec le peu d'aide distribuée sur place par les organisations d'aide humanitaire. "Je dors dans une pièce étroite avec huit de mes enfants et j'ai parfois du mal à dormir,» dit-elle avec une lassitude mais aussi avec espoir. 

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Mère et enfant burkinabé
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Birkina-Faso

Pour gagner quelques sous pour survivre, ses deux aînés travaillent dans une mine d'or à quelques kilomètres de Kaya, descendant dans des trous profonds dans l'espoir de trouver le précieux minerai. Dans ces régions, les mines ne sont pas officiellement réglementées par l'État. De plus, les conditions de travail sont extrêmement difficiles et les mesures de sécurité inexistantes. 

 

Au-delà de cette épreuve, un autre problème est moins visible, mais tout aussi dévastateur. 

 

"La plupart des familles et des enfants que nous accompagnons à Kaya ont été traumatisés par les violences extrêmes qu'ils ont subies ou dont ils ont été témoins,» raconte Robert Sawadogo qui travaille comme travailleur social SOS Villages d'Enfants à Kaya. 

 

"Certains enfants ont été séparés de leurs parents ou de leurs frères et sœurs. Ils ont perdu espoir, il est donc indispensable pour eux d'avoir un moyen de gérer la détresse et la peur afin qu'ils puissent découvrir ce que devrait être un enfant, en jouant, en apprenant et en se sentant en sécurité pour redevenir eux-mêmes.," il ajoute. 

 

Depuis 2020, SOS Villages d'Enfants Burkina Faso a mis en place un certain nombre d'Espaces Temporaires d'Apprentissage (EAE) pour aider à atténuer les souffrances des communautés déplacées et d'accueil. 

 

"Quatre de mes enfants fréquentent l'espace d'apprentissage temporaire SOS tous les jours. La joie qui émane d'eux quand ils rentrent à la maison me donne de l'espoir», dit Aisseta en regardant ses enfants assis à ses côtés. "Quand ils rentrent à la maison, ils sont toujours heureux de me montrer la danse, la chanson ou le jeu qu'ils ont appris. Ils rentrent aussi chez eux le ventre plein. » 

 

"Les activités que nous faisons ici avec les enfants sont destinées à les aider à gérer et à gérer le stress ou les traumatismes qu'ils ont vécus. Les enfants qui étaient timides et peu communicatifs lors de leur première adhésion sont maintenant beaucoup plus ouverts, lâchent prise et recommencent à ressentir de la joie», explique Robert Sawadogo. 

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Enfants au Birkina-Faso

 

Faoussia*, 8 ans, agite de loin la main vers Aisseta. Elle est amie avec plusieurs des enfants d'Aisseta et fréquente l'espace d'apprentissage temporaire de SOS Villages d'Enfants. Chaque matin, elle marche 2 km pour se rendre au TLS. Malgré la distance, cela ne l'empêche pas d'y aller. Bien qu'elle soit encore jeune, elle sait à quel point l'école est importante. "Je veux être une infirmière,» s'enorgueillit-elle. 

 

L'école temporaire ne ressemble à aucune autre école normale. Tout comme les enfants d'Aisseta, Faoussia est dans une classe multigrade, ce qui signifie que des enfants d'âges et de niveaux scolaires différents font partie de la même classe et ont le même professeur qui s'adapte tout au long de la journée. 

 

Lorsque Faoussia arrive, il fait encore nuit noire et seules quelques silhouettes d'enfants sont visibles. La plupart des enfants viennent à pied et arrivent encore à moitié endormis. Au fur et à mesure que d'autres enfants arrivent, le paysage change avec les enfants qui jouent au chat, frappent dans leurs mains et chantent jusqu'à ce que la cloche de l'école sonne. Les enfants se rassemblent autour de leur professeur, forment des rangs devant un drapeau du Burkina Faso flottant sur un mât et commencent à chanter l'hymne national à l'unisson. 

 

C'est une nouvelle ère. C'est un nouveau jour. 

 

*Nom changé pour protéger la vie privée de l'enfant 

Les Canadiens qui souhaitent aider les enfants vulnérables sont encouragés à parrainer un enfant, parrainez un village SOS ou faire un don unique. Votre soutien changera la vie des enfants orphelins, abandonnés et autres enfants vulnérables. S'il vous plaît aider aujourd'hui.