Droits de l'enfant en Afrique : "Ils méritent encore d'être des enfants."

Thursday, Août 13, 2015
Image(s)

Enfants au Kenya

Abandon d'enfants en Kenya est un phénomène courant. Tous les deux jours, une histoire est diffusée dans les médias d'un enfant trouvé abandonné sur un tas d'ordures, laissé dans un hôpital ou des toilettes publiques. Parfois, l'enfant abandonné était jeté dans des latrines à fosse, noyé dans les excréments. Et bien qu'aucune statistique officielle n'éclaire de manière adéquate l'ampleur réelle du problème, des preuves anecdotiques indiquent un problème de société endémique.

SOS Villages d'Enfants Kenya offre une alternative aux enfants orphelins, abandonnés et vulnérables. Pourtant, au Kenya, il en fallait plus et c'est pourquoi, en 2006, l'organisation a lancé un numéro sans frais en partenariat avec d'autres organisations non gouvernementales internationales partageant les mêmes idées pour offrir aux enfants à risque une bouée de sauvetage.

Moses, 22 ans, a grandi dans une famille SOS à Nairobi. Il a été abandonné par sa mère dans un hôpital de l'ouest du Kenya quelques jours après sa naissance.

Mère et fils à Mindelo, Cap-Vert« On me dit que ma mère était jeune, pas plus de 19 ans », dit Moses. « Elle devait régler sa facture médicale de maternité pour me ramener à la maison. Mais elle n'avait pas l'argent. L'administration de l'hôpital lui a demandé de me laisser derrière elle pour qu'elle puisse aller chercher de l'argent puis revenir payer et me prendre. Elle est partie. Les jours se sont transformés en semaines, les semaines se sont transformées en mois. Elle n'est jamais revenue. Elle m'a laissé sans nom, sans certificat de naissance et sans identité », dit-il. Il a été le bébé de l'hôpital pendant sept ans.

Moïse a rejoint une famille SOS aimante en 1999 où il avait des frères et sœurs et une mère SOS comme chef de famille.

Enfants en Côte d'Ivoire

In Côte d'Ivoire, comme dans de nombreux autres pays africains, les mères souffrant de troubles mentaux sont incapables de s'occuper de leurs enfants. Bien qu'ils puissent essayer, le résultat est un enfant qui grandit dans la rue, cherchant de la nourriture dans les ordures, mendiant souvent à des étrangers juste pour rendre cette journée un peu plus facile.

La mère de Larisa était en première année de lycée lorsqu'elle a développé une maladie mentale et est descendue dans la rue. Alors qu'elle vivait dans la rue, la jeune fille est tombée enceinte et a eu Larisa. Les rues d'Abidjan ont longtemps abrité Larissa jusqu'à ce qu'elle soit retrouvée et placée dans une famille SOS aimante. Elle ne se souvient pas de grand-chose de ses jours avec sa mère, à l'exception de ses accès occasionnels de comportement agressif.

"Une mère souffrant de maladie mentale aurait des difficultés à créer des liens avec son enfant et à montrer de l'amour et de l'affection", a expliqué le Dr Mbong Eta Ngole, spécialiste de la santé publique et conseiller en développement de programmes pour SOS Villages d'Enfants en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Eta ajoute qu'un enfant dont la mère est atteinte de maladie mentale sera exposé à des dangers tels que la négligence et la stigmatisation.

"À long terme, la maladie mentale entraînera la perte des soins parentaux (de l'enfant)", explique Eta.

Grand-mère et petite fille à Tamale, GhanaEnfants en Afrique du Sud

In Afrique du Sud, bien que les maladies mentales contribuent également à l'abandon, SOS Villages d'Enfants Afrique du Sud constate que les maux sociétaux caractéristiques d'une société urbaine violente avec des niveaux élevés d'abus d'alcool et de drogues posent des défis sans précédent au bien-être des enfants dans ces sociétés.

Au Cap et à Johannesburg, villes à la fois connues pour leur richesse et leur développement mais aussi pour leur violence, les enfants des familles SOS et des programmes de proximité sont issus de familles dysfonctionnelles.

Marcia Cannon, directrice de programme des programmes SOS au Cap, dit "tik" (cristal méthamphétamine) est largement utilisé par les enfants de la communauté environnante. Quatre des 89 enfants des familles SOS de la ville suivent un traitement de désintoxication.

Sam Motsitsi, directeur de programme à Village d'enfants SOS Ennerdale à Johannesburg, et Marcia Cannon, son homologue des programmes SOS au Cap, affirment que protéger les enfants pris en charge par SOS contre la drogue s'avère difficile compte tenu de la communauté dans laquelle ils vivent.

« Pour nous, ce qui fait peur, c'est que nos propres enfants sont exploités dans la communauté. Une fille a été retrouvée avec un sac rempli de drogue comme Nyaopé (un cocktail sud-africain de drogue de rue composé de cocaïne, de dagga, de médicaments antirétroviraux et de mort-aux-rats), et vous savez qu'elle ne le fumera pas toute seule – elle vend », explique Motsitsi.

Les interventions visant à assurer le bien-être des enfants en Afrique du Sud sont en train de changer, dit Cannon, car la société a changé. « Cependant, même si les interventions changent, les besoins des enfants n'ont pas changé. Ils méritent toujours d'être des enfants.

Les Canadiens qui souhaitent aider les enfants vulnérables sont encouragés à parrainer un enfant, à parrainer un village ou à faire un don ponctuel. Votre soutien changera la vie des enfants orphelins, abandonnés et autres enfants vulnérables. S'il vous plaît aider aujourd'hui.