Rétrospective : Réflexions d'un enfant SOS adulte en Côte d'Ivoire

Monday, July 18, 2016
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Le village des enfants de Abobo-Gare, Côte d'Ivoire, est devenu un Village SOS en 1971, deux ans après avoir commencé à fonctionner sous le nom de "Le Village de l'Amitié". Le village a été la première présence de SOS Villages d'Enfants sur le continent africain.

Sidibe a été parmi les premiers enfants à vivre au village d'enfants SOS d'Abobo-Gare en 1975, lorsque sa famille n'a pas pu s'occuper de lui. Il n'avait alors que quelques mois - aujourd'hui à 41 ans, Sidibe est un homme responsable, fier de revisiter son passé. Voici comment il raconte son histoire :

La vie du village était grande, surtout pendant les périodes de fêtes comme Noël, le Nouvel An ou la Tabaski.

Je me souviens avec émotion de ces bons moments où tout le monde mangeait ensemble. La veille de Noël, toutes les familles SOS se réunissaient sur une grande esplanade, et ces belles nuits se terminaient toujours par une soirée dansante. Nous avons reçu des cadeaux lors de ces belles fêtes. Je garde un bon souvenir du magnifique village d'enfants SOS d'Abobo-Gare. Son cadre convivial n'a inspiré aux enfants que des sentiments positifs. Nous avons vraiment aimé !

Le meilleur souvenir que j'ai du village d'enfants SOS d'Abobo-Gare est la messe dominicale avec toute la famille à l'église et le père Martin, le premier directeur du village, qui officiait. La messe était vraiment belle et calme.

Aujourd'hui, quand je retourne au village, il ne semble pas aussi coloré et joyeux que dans mes souvenirs, et je pense qu'il aurait besoin de quelques réparations. Peut-être que je le dis parce que j'ai grandi et que je ne vois plus les choses avec les yeux de l'enfant que j'étais.

Les années d'adolescence

J'ai déménagé à la maison de jeunes SOS en 1996. La séparation d'avec ma famille SOS n'a pas été difficile, car la maison était située dans le village. Nous étions dix à vivre dans l'appartement et nous nous entendions tous très bien, l'ambiance était vraiment bonne.

Malgré l'insistance de mes éducateurs, je n'ai pas terminé mes études en raison de mon manque de concentration. J'ai arrêté en classe 4, qui est l'équivalent de la troisième année de l'enseignement secondaire général en Côte d'Ivoire.

La sortie de la maison des jeunes a été un moment crucial de ma vie. Après avoir été contraint de m'avouer vaincu dans l'enseignement secondaire général, j'ai été orienté vers un centre de formation pour apprendre la mécanique. C'est à ce moment que j'ai décidé de prendre mon destin en main. Je ne voulais pas gâcher cette nouvelle opportunité que mes éducateurs me donnaient. J'ai travaillé fort pour obtenir mon certificat de formation professionnelle en mécanique. Avec le diplôme et grâce au soutien du village, j'ai décroché un emploi dans une des grandes entreprises de la ville.

Les problèmes dans ma vie ont toujours été des questions d'administration, parfois même d'identification, à cause du manque de cartes d'identité pour mes parents biologiques. À ce jour, je ne peux pas obtenir de passeport ni aucun autre document officiel à cause de ce problème. Néanmoins, grâce à SOS Village d'Enfants Abobo-Gare, j'ai pu obtenir une carte d'identité nationale pour me permettre de travailler.

Travail et vie de famille

Aujourd'hui je suis mécanicien automobile. L'ambiance de travail est agréable et l'environnement est sain. J'aime mon travail. Je trouve cela fascinant. Je suis très heureux, car je me sens bien dans ce que je fais. Mon travail me permet de satisfaire mes besoins ainsi que ceux de ma famille. Mon travail a une influence très positive sur ma famille, car il me permet de leur offrir une vie décente.

Je vis avec mon fiancé. Nous avons deux enfants et le troisième est en route, j'ai toujours voulu avoir trois enfants. Même s'ils sont trop petits pour vraiment comprendre, j'essaie d'inspirer le sens de la famille, le respect des autres et l'humilité en eux.

L'éducation que j'ai reçue de SOS Villages d'Enfants me permet de mener une vie d'indépendance et de responsabilité, et j'en suis fière. Je place le respect, l'humilité et le pardon au-dessus de toutes les autres vertus et m'efforce chaque jour de rester humble et respectueux. J'entretiens encore de très bonnes relations avec certains de mes frères SOS.

À l'avenir, j'aimerais ouvrir une entreprise et aussi aider les pauvres.

Parrainer un enfant comme Sidibe

Lorsque vous devenez le parrain d'un enfant qui ressemble à Sidibé, vous l'aidez à grandir dans la chaleur et la sécurité d'une famille, à recevoir une éducation ou à apprendre un métier et le préparez ainsi à une vie réussie et indépendante. En savoir plus sur le parrainage d'un enfant.

Les Canadiens qui souhaitent aider les enfants vulnérables sont encouragés à parrainer un enfant, à parrainer un village ou à faire un don ponctuel. Votre soutien changera la vie des enfants orphelins, abandonnés et autres enfants vulnérables. S'il vous plaît aider aujourd'hui.