Adoptions internationales et tremblement de terre au Népal

Vendredi, mai 1, 2015

Tout le monde au Canada a été troublé par les images d'enfants touchés par le tremblement de terre dévastateur de Népal.

 

SOS Villages d'Enfants s'inquiète du sort de près de 2.8 millions d'enfants népalais touchés d'une manière ou d'une autre par le tremblement de terre. Et nous sommes particulièrement inquiets pour les enfants qui sont actuellement non accompagnés et sans la garde de leurs parents ou de leur famille. Aucun enfant ne devrait être seul dans cette crise.

 

À ce stade d'une catastrophe, les pensées se tournent souvent vers l'adoption d'enfants. Après tout, nous voulons que les enfants soient en sécurité. Quoi de mieux pour cela que de les voir adopter ?

 

Tout d'abord, cela ne peut pas être fait au Népal. Le gouvernement du Canada a interdit les adoptions internationales au Népal depuis 2010, en raison de préoccupations concernant le trafic d'enfants et les adoptions frauduleuses .

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Mais au-delà de cela, SOS Villages d'Enfants pense que l'adoption internationale peut souvent être préjudiciable aux enfants ; qu'il est dans l'intérêt des enfants de les garder dans la communauté à laquelle ils appartiennent. Il y a trois raisons à cela :

  1. On ne peut pas supposer que les enfants non accompagnés n'ont ni parents vivants ni famille; c'est pourquoi le travail principal de SOS au Népal est de réunir les enfants avec leurs familles.
     
  2. Les adoptions internationales prématurées empêchent les enfants d'être réunis avec leur famille.  Nous ne devrions pas emmener les enfants hors du pays tant que toutes les options n'ont pas été épuisées pour retrouver leur famille.
     
  3. Le fait d'éloigner les enfants de leur famille aggrave souvent le traumatisme qu'ils subissent. Il vaut mieux garder les enfants dans les communautés d'où ils viennent, où ils comprennent la langue, connaissent les coutumes, la nourriture et les attentes ; c'est pourquoi SOS travaille avec les communautés pour s'assurer que les enfants restent en sécurité dans leurs propres communautés.

 

Les Lignes directrices des Nations Unies sur la prise en charge alternative des enfants et la Convention relative aux droits de l'enfant indiquent très clairement qu'il vaut mieux épuiser toutes les options dans le pays avant d'emmener les enfants à l'étranger. SOS Villages d'Enfants partage cette position.

 

Bien que les Canadiens ne puissent pas adopter d'enfants népalais, SOS Villages d'Enfants Canada croit toujours que l'adoption internationale au Népal est un enjeu important.

 

Selon un récent rapport de situation des Nations Unies du Bureau du Coordonnateur Résident au Népal, "Il n'y a pas de mécanismes en place pour empêcher le mouvement illégal d'enfants". SOS estime qu'il faut sensibiliser le public au fait que les adoptions internationales sont potentiellement dangereuses. Nous pensons qu'assurer la sécurité des enfants au Népal doit être une priorité clé dans la réponse internationale à cette urgence.

 

Dans les mois à venir, SOS Villages d'Enfants va venir en aide aux enfants népalais séparés de leur famille. Ce travail impliquera de coopérer avec d'autres agences et le gouvernement pour identifier les enfants perdus et fournir des soins temporaires dans nos villages d'enfants SOS au Népal. Nous savons, grâce à un travail similaire en Haïti et dans d'autres situations d'urgence, que ce processus prendra du temps. Cependant, SOS Villages d'Enfants est présent au Népal depuis 40 ans et continuera d'y être encore bien d'autres pour veiller à ce que les enfants non accompagnés soient réunis avec leurs familles et que ceux qui sont véritablement orphelins trouvent un foyer aimant dans l'un de nos Villages SOS.

Plus d'informations sur la réponse de SOS Villages d'Enfants à l'urgence du tremblement de terre au Népal