Faire tomber les barrières interculturelles

Mercredi 24 mai 2017
Image(s)
Enfant réfugié posant une photo

 « Il faut du temps pour dire la vérité », dit Samira Sinai. Samira est membre de l'équipe mobile de SOS Villages d'Enfants Hongrie qui apporte un soutien aux demandeurs d'asile et aux réfugiés. Elle travaille avec des enfants réfugiés non accompagnés à Fót, une ville proche de Budapest, où ils vivent dans des foyers pour enfants gérés par le gouvernement.

Samira Sinai - SOS Hongrie
Samira Sinai travaille avec SOS Villages d'Enfants Hongrie pour soutenir les jeunes réfugiés non accompagnés. Elle s'est engagée à aider à surmonter les obstacles grâce à la communication et à la compréhension interculturelle, et à aider les jeunes à s'installer dans leur vie dans un nouveau pays. Crédit photo : Archives SOS

Samira est une médiatrice interculturelle avec plusieurs années d'expérience de travail avec les réfugiés. Elle interprète pour les enfants réfugiés d'Afghanistan et d'Iran et facilite la communication lorsqu'ils rencontrent des travailleurs sociaux, des représentants d'agences hongroises ou des collègues du système de protection de l'enfance.

Comme l'explique Samira, son travail va au-delà du soutien linguistique. Elle aide les gens à comprendre les cultures, les attitudes et les réalités de la vie. De mère hongroise et de père iranien, Samira a grandi dans une famille culturellement et linguistiquement diversifiée. Elle parle le hongrois et le farsi et a vécu en Iran et en Hongrie.

Créer une compréhension entre les cultures

Pour aider les jeunes demandeurs d'asile en Hongrie à s'ouvrir, elle passe du temps avec eux afin qu'ils se sentent suffisamment à l'aise et en sécurité pour s'exprimer.

« Il est important de comprendre ces enfants », dit Samira. « Il ne suffit pas de leur demander : de quoi avez-vous besoin ? » C'est le manque de connaissances sur les spécificités culturelles qui conduit à des malentendus, des perceptions erronées et des interprétations erronées.

Enfants réfugiés jouant
SOS Hongrie a organisé des activités adaptées aux enfants pour les enfants au centre d'accueil ouvert de Bicske, juillet 2016. Crédit photo : Archives SOS

« Lorsqu'un psychologue demande à de jeunes réfugiés comment ils vont, par exemple, ils répondent souvent simplement 'Je vais bien, merci' », explique Samira. « Dans leur culture, il faut être poli ; vous ne dites pas que vous n'allez pas bien. Il faut leur parler et apprendre à mieux les connaître. Au bout d'un moment, vous commencez à sentir qu'ils ne vont pas bien.

La vie dans un nouveau pays

S'installer dans un nouveau pays est toujours un défi, en particulier pour les jeunes qui n'ont pas de famille pour les guider et les soutenir. Le plus jeune garçon avec qui Samira travaille à Fót n'a que neuf ans.

« Ce n'est que votre apparence ou votre façon de parler qui peut éveiller les soupçons des membres de la société d'accueil », déclare Samira. « Il faut du temps pour surmonter cette distance. Cela peut générer de la frustration. »

Samira encourage les jeunes avec lesquels elle travaille à s'ouvrir à leur nouvelle société et à leur nouvel environnement, et les aide à voir les opportunités dans le nouveau contexte dans lequel ils vivent. 

« Certains jeunes changent très vite », dit-elle. Ils ne sont plus les mêmes que six mois auparavant.

Les jeunes avec lesquels elle travaille ont souvent eu des parcours difficiles et traumatisants vers l'Europe et certains sont coincés entre deux mondes et deux cultures. Leurs familles à la maison ne comprennent pas ce que vivent leurs enfants dans un nouveau pays. Samira essaie de les aider à équilibrer ces différences culturelles.

Le travail de Samira lui a appris que les jeunes ont aussi besoin d'encouragements et de conseils dans leur nouveau contexte. « Un défi important consiste à motiver les jeunes réfugiés à apprendre et à grandir – à grandir mentalement et spirituellement », déclare Samira. « Ils doivent savoir qu'ils ont besoin d'étudier et d'apprendre. Parfois, ils ne savent pas à quel point c'est important.

Sans encouragement ni soutien, ils pourraient perdre leur concentration et se tourner vers des plaisirs faciles comme l'alcool, dit Samira. Mais elle est convaincue que les gens doivent aussi avoir la possibilité de quitter leur propre zone de confort et de s'efforcer d'atteindre de nouveaux objectifs. Certains ont besoin d'un petit coup de pouce pour avancer. « Parfois, nous avons tous besoin de quelqu'un pour nous pousser », dit Samira.

Réfugiés à la frontière entre la Serbie et la Hongrie
SOS Hongrie distribue des dons aux réfugiés à la frontière hongro-serbe en juillet 2016. Crédit photo : Archives SOS

Guérir par le théâtre

En plus de son travail dans l'équipe mobile, Samira fait également partie d'un groupe de théâtre de lecture soutenu par SOS Villages d'Enfants Hongrie. Toutes les deux semaines, un groupe de sept acteurs, dont certains professeurs de théâtre spécialisés, se produisent au centre de Fót.

Dans le théâtre de lecture, les gens partagent leurs expériences personnelles, que les acteurs rejouent ensuite sur scène. Cette forme de théâtre permet aux gens d'acquérir une perspective différente sur ce qu'ils ont vécu.

« Nous y allons pour apporter du bonheur aux gens », dit Samira. "Nous leur jouons leurs histoires et nous avons une maison commune : la scène."

Ce type de théâtre peut avoir un effet thérapeutique et libérateur pour les jeunes réfugiés, les aidant à surmonter lentement un traumatisme ou une dépression. « Ils sont heureux parce que nous apprenons à les connaître. Ils aiment que nous écoutions leurs histoires et que nous soyons à leurs côtés », explique Samira. "Grâce au théâtre, on peut même rire d'histoires horribles." 

Assumer différents rôles pour aider

Ensuite, il y a des histoires qui attristent profondément Samira comme celle d'une jeune fille d'Iran, qui a été violée puis ostracisée par sa propre famille. "Malgré le soutien que cette fille reçoit d'organisations comme SOS Villages d'Enfants, pour cette fille, la lutte semble ne jamais s'arrêter", déclare Samira. « Je me demande comment nous pouvons vraiment l'aider. La rendre plus forte, je me dis.

La communication est cruciale dans de nombreuses situations différentes, et elles ne peuvent pas toujours être chronométrées ou prédites. Il y a quelques mois à peine, Samira a tout laissé tomber et s'est précipitée dans un hôpital où une jeune femme afghane accouchait. « Et si quelque chose s'était mal passé parce que les médecins et les infirmières n'étaient pas en mesure de communiquer avec la femme ? », dit-elle. "Je ne me serais jamais pardonné."

Les jeunes parents étaient si reconnaissants du soutien qu'ils appellent maintenant Samira « grand-mère », bien qu'elle n'ait que la quarantaine. "J'ai eu tellement de rôles différents cette année", dit Samira. "J'ai été médiatrice interculturelle, comédienne, je vais être maman d'un adolescent, et maintenant je suis aussi grand-mère", s'amuse-t-elle. « Comme au théâtre, j'aime assumer différents rôles, apprendre à connaître les gens de cette façon. C'est l'étape de ma vie.

Samira a également été formée pour devenir la première mère adoptive SOS pour les enfants réfugiés non accompagnés en Hongrie. Espérons que bientôt, un garçon iranien de 12 ans rejoindra sa famille. Elle a déjà hâte de lui prodiguer les soins qu'il mérite. SOS Hongrie recrute et forme plusieurs autres parents d'accueil SOS pour fournir un foyer dans un environnement familial aux jeunes réfugiés.

Garder les portes ouvertes

Voir les barrières tomber et les portes s'ouvrir entre les gens est ce qui motive Samira à s'engager à aider les jeunes réfugiés de tant de façons différentes. « C'est voir le bonheur sur le visage de l'autre parce que quelqu'un le comprend réellement. C'est tellement triste quand les gens ferment les portes à quelqu'un sans même savoir à qui ils ferment la porte. Pour moi, c'est difficile de voir quand les gens ne veulent même pas se connaître.

Informations générales:

SOS Hongrie a lancé son programme pour les réfugiés en décembre 2015, en se concentrant sur le soutien aux réfugiés mineurs non accompagnés (MNA) et aux familles.

Initialement, SOS Hongrie fournissait aide d'urgence dans les zones de transit à la frontière hongro-serbe, y compris la distribution de dons en nature et de premiers soins médicaux par l'intermédiaire de pédiatres.

Depuis, Équipes mobiles ont soutenu des familles de réfugiés dans les centres d'accueil ouverts et des UAM dans le foyer pour enfants géré par le gouvernement à Fót, près de Budapest, par le biais de la médiation interculturelle, du soutien psychologique, du travail social et des services pédiatriques.

De plus, SOS Hongrie équipe d'intégration travaille avec des familles de réfugiés reconnues et des UAM, les aidant à apprendre la langue hongroise, à trouver un logement et à fournir un travail individuel pour les aider à devenir indépendants.

Depuis le 1er décembre 2015, SOS Hongrie a :

  • A aidé et soutenu près de 2,000 XNUMX enfants réfugiés
  • Soutien psychologique fourni dans 214 cas
  • Fourniture de services adaptés aux enfants à plus de 1600 enfants et jeunes et consultations pour au moins 360 femmes au centre d'accueil ouvert de Bicske
  • Fourniture de services médicaux pédiatriques dans 323 cas au centre d'accueil ouvert de Bicske et dans 655 cas dans les zones de transit à la frontière hongro-serbe
  • Distribution de dons à au moins 9,100 XNUMX familles à la frontière serbo-hongroise
  • Traductions et médiation interculturelle dans plusieurs centaines de cas
  • Facilitation de la participation de 11 enfants réfugiés non accompagnés aux camps de jeunes internationaux de SOS Villages d'Enfants et organisation d'un camp d'été spécial d'intégration pour 15 jeunes
  • Formation de 49 professionnels tels que des enseignants et des tuteurs travaillant avec des enfants réfugiés
  • Fourniture de cours de langue intensifs à 17 jeunes réfugiés (depuis avril 2016)
  • Soutien à 19 familles de réfugiés, dont 28 enfants, avec un travail social complexe pour renforcer leur intégration dans la société hongroise

Les Canadiens qui souhaitent soutenir SOS Villages d'Enfants sont encouragés à parrainer un enfant, parrainer un village ou pour faire un don direct. Votre soutien permet à SOS Villages d'Enfants de continuer à prendre soin des enfants orphelins, abandonnés et autres enfants vulnérables dans le monde.

Les Canadiens qui souhaitent aider les enfants vulnérables sont encouragés à parrainer un enfant, à parrainer un village ou à faire un don ponctuel. Votre soutien changera la vie des enfants orphelins, abandonnés et autres enfants vulnérables. S'il vous plaît aider aujourd'hui.