Une vie dans la rue transformée - #putchildrenfirst
Lorsque le mari d'Agnès est décédé, elle et ses neuf enfants se sont retrouvés seuls et sans soutien. La mère de 37 ans de Mwanza, Tanzanie, était au chômage et avait du mal à subvenir aux besoins de ses enfants, et la famille a fini par mendier dans les rues.
Mwanza, la deuxième plus grande ville de Tanzanie, a connu une augmentation significative du nombre d'enfants des rues ces dernières années. Malgré la croissance économique, la Tanzanie reste l'un des pays les plus pauvres du monde. Le manque d'eau potable et la malnutrition et les maladies généralisées font que près d'un enfant sur dix meurt en bas âge. 40% de la population vit avec moins d'un dollar par jour ; 35% souffrent de malnutrition chronique.
L'éducation est également faible, avec un taux de scolarisation de seulement 57.3 % : les propres parents d'Agnès étaient des paysans pauvres et analphabètes qui ne comprenaient pas l'importance de l'éducation. Sans leur soutien financier, Agnès n'a jamais terminé l'école primaire. Elle explique : « J'ai abandonné l'école et je suis restée à la maison pendant un certain temps. Mes parents m'ont forcée à me marier avec un mari qu'ils ont choisi pour moi…. Je ne voulais pas me marier; malheureusement, je n'avais pas d'autre choix que de leur obéir.
Le vrai cauchemar a commencé lorsque son mari est décédé et qu'elle n'a pas pu subvenir aux besoins fondamentaux de sa famille. Les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires : les repas suffisent à peine, les maladies sont mal soignées et la scolarisation des enfants devient un rêve. Finalement, ses beaux-parents l'ont chassée, l'accusant d'avoir tué son mari.
Agnès, ses six garçons et ses trois filles sont devenus des mendiants. Ils vivaient de dons. Une aide au bon cœur lui a trouvé une cabane d'une pièce pour y vivre, mais les conditions étaient encore difficiles et ses revenus étaient bien trop bas.
En 2010, les travailleurs sociaux de SOS se sont rendus dans la communauté pour rechercher des familles dans le besoin et se sont renseignés sur la situation d'Agnès et de sa famille. Elle et ses enfants étaient inscrits au Programme de renforcement de la famille, qui leur a fourni des colis alimentaires mensuels, des fournitures scolaires et des uniformes, et une formation. Les enfants sont immédiatement retournés à l'école et Agnès a acquis des compétences parentales, de développement d'entreprise et de gestion.
Elle a reçu un capital de démarrage du programme pour ouvrir une entreprise de vente de poisson, lui permettant enfin de gagner un revenu suffisant. Après avoir remboursé le prêt, elle a finalement économisé suffisamment pour acheter un terrain et construire une maison de quatre chambres. Elle a contracté un deuxième prêt pour acheter des matériaux de construction, et toute la famille a contribué à l'effort, en fabriquant des briques, en allant chercher de l'eau, en nettoyant le sol et en ramassant du bois de chauffage, du sable et de l'argile.
Agnès est fière de ses réalisations, disant qu'elle souhaite que sa belle-famille vienne la voir maintenant. "Ils m'ont chassé comme un chien des rues mais maintenant je suis une meilleure personne. La vie peut encore continuer grâce au travail acharné, à l'engagement et au soutien d'organisations comme SOS Villages d'Enfants, qui s'occupe des personnes vulnérables », dit-elle.
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